On voudrait tout quitter, quitter l’école, la compétition folle, le système de classement. Mais tout cela est en nous depuis si longtemps qu’il faudrait se quitter soi-même, s’abandonner jusqu’à ce que notre plainte soit celle de la trigonométrie, notre cri, celui de la grammaire et des dictées, venus du plus profond du cœur, de notre cœur confiné dans les pages d’un manuel de biologie. Nous sommes épuisés et, pour continuer, il faudrait ralentir, renverser toutes les postures scolaires, arriver à ce corps joyeusement incorrect et grammaticalement impossible, là où commence une vie nouvelle, lente et apaisante, oubliée entre les pages d’un chapitre qui ne peut s’enseigner. Des élèves prennent ici la parole, la reprennent, la multiplient. Le quotidien de l’école se déploie à travers mots et phrases qui appellent obstinément au repos, à la presse, au rêve.
Incapable, je suis incapable de terminer ce livre, pourtant encensé par les critiques. C’est un style très particulier qui ne m’accroche pas du tout. Les longues phrases sans ponctuation et quasi sans sens, à moins que ça ne soit avec trop de sens. J’abandonne. Je vous en donne un extrait.
Ça se resserre. Plus je me débats plus ça se resserre l’étudiant modèle sur les dents poussin courbé lapin étouffe dans un collet mais il sourit quand même quand il reçoit sa belle note de fin d’étape signez signez parents de février au sinistre bulletin des choses signez au stylo sur les lignes de genévrier pleines de la neige de celui qui n’en finit plus de tomber du stress de performer à l’école comme dans la vie tes notes c’est tout ce que t’as mon grand garçon fais pas honte à ton éducation. p. 25