Luce Dufault - demi-jour

29 juin 2007

Avec son sixième album, demi-jour, Luce Dufault continue le virage entrepris depuis Au-delà des mots. Des chansons plus personnelles, qui collent à l’univers actuel de la chanteuse, que dans son premier album éponyme. Encore une fois, elle s’entoure de paroliers et de compositeurs qui sont pratiquement tous des habitués de ses albums. On pense à Richard Séguin, qui a participé à quatre de ces précédents albums, et à Nelson Méville, qui était apparu sur Bleu et qui signe quatre des chansons du nouvel album. Les admirateurs de Luce Dufault ne seront pas dépaysés, on reste souvent dans la mélancolie et les histoires du quotidien. L’enregistrement acoustique en direct donne d’ailleurs une belle couleur à l’album et de beaux moments d’émotivité, comme dans Non, de Marc Déry. C’est par contre avec les reprises de Both Sides Now et You’ve Changed de Joni Mitchel qu’on aperçoit la pleine mesure du talent de la chanteuse. À leur écoute, on ne peut que déplorer le fait qu’elle ne fasse pas plus de mélodies de ce genre et on se met à espérer que des auteurs/compositeurs lui écriront bientôt des chansons à la hauteur de sa voix. En somme, un album à l’image des deux derniers, qui nous berce, mais qu’on aimerait un peu plus comme Soir de première, parce que Luce Dufault y excelle.

*** 1/2

Le club Jane Austen - Karen Joy Fowler

La Californie, par un été caniculaire. Les grandes et les petites histoires d’un club singulier qui compte six membres. Soit un pour chaque livre de Jane Austen. Car, comme d’autres jouent au bridge, cinq femmes et un homme se rencontrent régulièrement autour de l'oeuvre de Jane Austen. S'ensuit une sublime chronique sur l'air du temps où la voix de la plus grande romancière anglaise vient éclairer l'éternelle tragi-comédie des sentiments, et son tourbillon de rencontres, d'épreuves, de séductions et de jeux entre l'impossible et le possible que seul peut dénouer l'amour. Car, comme vont le découvrir les membres du club, il n'est peut-être de plus belle fiction que la plus ordinaire des vies.

J’ai bien aimé la lecture de ce livre. C’est léger et ça permet de voir les livres de Jane Austen sous un autre angle, même si le club de lecture n’est qu’un prétexte. Chaque fois que le club se rencontre chez un des membres, on nous raconte la vie de cette personne et on voit ainsi comment son interprétation des livres d’Austen est influencée par sa vie et ses expériences. On voit ainsi la vie de personnes ordinaires qui ont un point en commun : l’adoration de l’auteure d’Orgueil et préjugés.

Ça m’a donné le goût de lire, ou relire, les livres de Jane Austen. D’ailleurs, l’histoire de Le club Jane Austen est parsemée de citations des livres qui sont étudiés par le club de lecture, et aussi de citations d’autres livres, qui viennent appuyer les opinions des personnages.

Il faut cependant être avisé : on dévoile beaucoup sur les livres à l’étude, la fin est rarement épargnée. Ce qui est sans doute normal, car quel club ne parlerait pas de la fin des livres?

D’ailleurs, à la fin du livre, il y a un guide de lecture. Les livres y sont résumés de façon très très détaillée, et là, aucune échappatoire possible : tous les faits saillants sont décrits et la fin est expliquée de façon très explicite. Il y a également une section avec des critiques de la famille de Jane Austen, consignée par l’auteure elle-même, sur ses livres. Il y a aussi des critiques parues dans les journaux, entre 1812 et 2003. Certaines d’auteurs reconnus, comme Mark Twain, Henry James, Rudyard Kippling, C.S. Lewis, et même, J.K. Rowling. Il y a finalement une section pour les clubs de lecture qui liraient ce livre, avec des questions que pourraient poser les différents protagonistes du roman.

Il y a par contre quelques trucs qui m’ont agacée. La traduction est nulle, il y a de nombreuses fautes, mais c’est surtout la ponctuation qui est difficile à suivre. Elle est soit absente ou en trop. De plus, il y a un des personnages qui enseigne le français. Dans le livre, il y a des astérisques à côté des mots et expressions qui étaient en français dans le texte original. Plusieurs comportent des fautes, surtout de sens. Reste à voir si c’est la traduction qui a encore fait des siennes, ou si c’est l’auteure qui les a écrits comme ça. C’est bien la première fois que je regrette vraiment de ne pas avoir lu un livre dans la langue d’origine.

People or not people - Lauren Weisberger

24 juin 2007

Un job qu'elle déteste, un patron méprisant, une vie sentimentale réduite à néant alors que sa meilleure amie se fiance : pour Beth, c'en est trop! Elle décide de reprendre son destin en main et démissionne sur un coup de tête. Après un repos bien mérité devant sa télé, elle accepte, poussée par son oncle Will, un boulot dans une boîte de communication. Son quotidien prend soudain une tout autre tournure : Beth troque ses pantoufles contre des escarpins et son farniente contre un agenda de ministre. Embarquée dans le tourbillon de la vie nocturne new-yorkaise, elle savoure les petits plaisirs que lui offre cette situation, jusqu'à ce qu'elle découvre que la presse people s'intéresse de près à ses nuits mouvementées...

En gros, c’est un peu la même histoire que Le diable s’habille en Prada, mais dans une boîte de relation publique. Par contre, je trouve que les intrigues parallèles sont mieux développées. Je l’ai plus aimé que le premier, peut-être parce que c’est un milieu qui me touche un peu plus, les communications. J’ai bien aimé voir l’envers du décor en quelque sorte, comment était organisée une soirée, bien que je me doute que le tout soit romancé, c’est quand même un roman. Ça m’a presque donné envie de me lancer en relations publiques… mais pas au prix que paient les personnages dans ce livre!

Obligation à la lecture

J’étais ravie d’avoir un cours qui m’obligeait à lire. Plus question de se sentir coupable d’être plongée dans un livre alors qu’on a autre chose de plus pressant à faire. Mais ça, c’était avant de commencer à lire mes lectures obligatoires… Bien sûr, je ne devais pas m’attendre à de grandes émotions avec des livres documentaires sur la communication, mais il me semble que ça aurait pu, moindrement, être intéressant! Ils semblent que tous les auteurs se sont donné le mot pour prendre l’angle le plus difficile…

Le salaire du zappeur, au premier abord semblait intéressant, c’est un journaliste français qui a passé cent jours à regarder les principales chaînes françaises pratiquement toute la journée pour les analyser. Il y aurait sûrement eu beaucoup à dire, mais il semble tellement avoir un préjugé négatif de la télévision, que ça teinte tout son argumentaire. Comme lorsqu’il dit que les participants aux jeux-questionnaires devraient prendre conscience que, pendant qu’ils gagnent de l’argent à la télévision et occupent ainsi notre précieux temps, des choses beaucoup plus graves et importantes se passent ailleurs dans le monde…

Sur les huit livres que je dois lire pour ce cours, seul celui que je garde pour la fin a l’air d’être totalement intéressant. Il parle de l’adaptation des œuvres littéraires au petit écran en donnant des exemples concrets.

Il faut dire que c’est moi qui me suis imposé huit livres. Le prof n’en demandait que six, avec un nombre de pages à atteindre. Mais je voulais avoir suffisamment d’information pour écrire ma dissertation à la fin et avoir une variété d’opinions…

En attendant, je ne respecte pas ce que j'avais dit : je lis autre chose, pour m'aérer l'esprit. Rien ne vaut un livre léger pour faire passer des briques d'information. Pour le moment, c'est People or not people de Lauren Weisberger (l'auteure de Le diable s'habille en Prada) qui me sert de lecture légère, et ça fait amplement le travail!

Evan le tout-puissant

22 juin 2007

Dieu est de retour, mais pas pour céder ses pouvoirs. Cette fois-ci, il redonne vie à un personnage mythique de la Bible : Noé. Evan avait faire une brève apparition dans le premier opus de la série des « tout-puissants ». Il revient dans Evan le tout-puissant avec de toutes nouvelles responsabilités. Et on ne parle pas ici de sa nomination en tant que sénateur. Après quelques jours à se faire suivre par des couples d’animaux, il découvre qu’il a été choisi par Dieu. Après une période de déni, il construira une arche avec sa femme et ses trois fils. Tiens, comme Noé! Les effets spéciaux sont superbes, surtout lors du fameux « déluge ». Une eau déferlante si réaliste qu’on s’attend à recevoir des gouttelettes. Ces effets nous font oublier les passages à vide du scénario et les blagues répétitives (Evan qui danse). Le jeu des acteurs est correct, mais Morgan Freeman est toujours aussi délirant. Une comédie légère, à voir avec des enfants pour leurs rires communicatifs. Espérons seulement que Dieu se gardera de redonner ses pouvoirs, on a fait le tour du jardin… d’Éden.

Toujours deuxième…

21 juin 2007

Mais je m’en fiche! Pour mon stage, j’étais le deuxième choix de l’employeur, mais comme la première ne voulait pas faire ce stage (et était première à six endroits), j’ai pu y aller et j’ai tellement aimé ça!

Là encore, j’ai passé une entrevue hier pour un emploi d’été. L’entrevue ne s’était pas très bien passée, à mon avis du moins. Je n’avais pas l’impression d’avoir réussi à les convaincre. À 11h, aujourd’hui, je reçois un appel de la directrice, elle me dit que je n’ai malheureusement pas été sélectionnée pour le poste. Trente minutes plus tard, elle me rappelle : leur premier choix s’est désisté et elle veut savoir si je suis intéressée par le poste!

C’est tellement l’emploi parfait pour moi : 30h par semaine, de jour. Ce qui me laisse mes fins de semaine de libre pour finir mon cours du programme de lecture, que je fais à la maison et mes soirées de libres pour les sorties obligatoires pour mon cours de critique culturelle. En plus, c’est un emploi qui comprend les horaires universitaires et à qui ça ne dérange pas que j’aie un cours de 16h à 19h le mercredi et que je vais devoir rencontrer mon professeur de programme de lecture en cours de session. En plus, il dure exactement huit semaines, alors je ne mets personne dans le trouble en quittant pour aller à mon stage en septembre!

En plus, ça va me permettre d’améliorer ma rédaction et de diminuer ma gêne au téléphone, puisque je devrai en faire beaucoup pour avoir de l’information.

Je commence le 3 juillet… me reste à avancer ma lecture au maximum d’ici là!

If you believe, compilation vol.1 - Artistes variés

18 juin 2007

Faire de la première compilation folk expérimental [de 9.12 records] f you believe, un moyen d’amasser des fonds pour War Child Canada, un organisme qui aide les enfants affectés par la guerre, est, a priori, une bonne idée. La nouvelle compagnie de disque sherbrookoise 9.12 records versera en effet 1 $ par disque vendu à cet organisme. Juste la pochette, très jolie, invite déjà au partage. C’est à l’écoute que ça se gâche. Pourquoi prendre des styles, puisqu’il varie d’une chanson à l’autre, aussi peu accessibles si le but est de vendre le plus de disques pour aider l’organisme? À l’écoute des premiers morceaux, on croit être en présence d’une musique d’ambiance, mais à la longue, tout devient lourd. Dans Iukk de Yuri Miyauchi, le bruit métallique des percussions agace et vient distraire l’écoute, c’est la même chose pour le « grincement » que l’on entend dans A floating bottle in the sea de Akiro Kosemura. Alors que la chanson Unknown donne l’impression d’avoir eu une panne de son, Third song nous oblige à regarder de plus près notre lecteur cd avec l’impression que le disque saute. Seule la piste 12, The fair fight de Drew Torison, donne envie d’y revenir, l’album aurait dû être à l’image de cette chanson. On retiendra seulement un contenu généralement agaçant, dans un joli emballage. Dommage pour War Child Canada.

** (Pour l’aide à la cause)

C’était une critique de film

15 juin 2007

Quand je suis sortie du cinéma, après avoir vu Ensemble, c’est tout, je savais déjà ce que je voulais écrire : le Frank qui est comme dans ma tête, le Philibert qui est tout le contraire de ce que j’avais imaginé, mais qui convient quand même, Pauline qui a rejoint mon imagination et Camille qui montre Audrey Tautou dans un rôle qui représente enfin la vraie vie… Je voulais parler de la musique, des deux couples qui faisaient plus de bruit qu’une salle pleine… et de tout ça et bien encore…

Mais je ne le ferai pas… Qu’est-ce qui s’est passé entre le centre-ville et mon arrondissement? Seule moi le sais, mais je veux rester sur mon nuage…

Je l'aimais - Anna Gavalda

11 juin 2007

Adrien est parti. Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Le père d'Adrien apporte à la jeune femme son réconfort. À sa manière : plutôt que d'accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration. Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n'en a pas été capable. Tout au long d'une émouvante confidence, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa vie, il a tout gâché.

Entre deux livres obligatoires, je me suis laissée tenter de lire autre chose. Je sais, j’avais dit que je ne lirais rien d’autre, mais comme je dois de toute façon attendre après mes réservations, pourquoi rester sans lire? (Impossible de toute manière.)

J’ai donc décidé de continuer avec Anna Gavalda et de lire son premier roman. C’est difficile de dire si j’ai aimé ou pas. En fait, c’est très intérieur comme livre. Pas d’actions, pas de rebondissements, qu’un long dialogue. Malgré tout, j’ai trouvé ça intéressant, cette façon de montrer les deux côtés de la médaille pour une situation. Ce qui m’a déçue par contre, c’est la fin qui laisse place à l’imagination pour la suite. La conversation entre les deux protagonistes se termine comme une conversation entre deux personnes, sans projection pour l’avenir, sachant qu’ils se reparleront plus tard. Mais moi, je ne serai pas là plus tard et je ne m’y attendais pas. Ça fait réfléchir, mais je préfère tout de même Ensemble, c’est tout. J’ai hâte à vendredi pour le film!

Critique 101

03 juin 2007

Premier gros défi pour mon cours de critique culturelle : critiquer un CD imposé, dont la musique ne m’attire pas du tout… Il faut que je sois objective, que j’aie des raisons pour justifier ce que je n’aime pas, ou aime…

Pour l’instant : la pochette est très jolie, mais j’écrirai difficilement 200 mots avec ça…

Pour ceux que ça intéresse, le CD c’est : If you believe, compilation vol. 1

Edit : Voilà, ma critique est faite... et la pochette reste le seul vrai point positif. Je ne deviendrai jamais critique je crois, même si j'assume tout ce que j'ai mis dans mon article, je n'aime pas m'acharner sur le travail de quelqu'un...

Attentats et télévision - Mélusine Harlé

01 juin 2007

À l’heure actuelle, une voix unanime gronde pour dénoncer une perte de confiance dans les journalistes, et plus particulièrement dans les Journaux télévisés. Mais la plupart du temps, les critiques ne savent pas nommer ce qui les gêne.

Le présent ouvrage propose, dans une étude rigoureuse et détaillée des représentations d’un événement dramatique, l’attentat, des méthodes de lecture simples pour une nouvelle approche, critique et constructive, de la télévision. Si l’étude en elle-même est précise, c’est pour mieux souligner l’efficacité de ces méthodes et gagner, après la lecture, un sens aiguisé de la mise à distance de n’importe quelle représentation audiovisuelle, télévisuelle ou filmique.


Je ne verrai plus jamais les bulletins de nouvelles de la même façon. À lire ce livre, on a l’impression que tout est calculé afin qu’on ait peur au moins de rester chez soi, ou qu’on soit ému, afin de ne pas changer de poste. De l’habillement du présentateur, aux mouvements de caméra, jusqu’à la musique et à l’infographie d’ouverture. C’est un peu malade de penser qu’on essaie de nous manipuler comme ça… mais ça semble tout de même plausible.