Mademoiselle Personne - Marie Christine Bernard

31 mai 2008

À Sable-Rouge, en Gaspésie, pendant la dernière guerre, mademoiselle Personne s’assoit chaque jour sur un banc, face à l’océan, dans l’attente d’un improbable retour. Vingt ans plus tôt, une goélette, construite par son père et baptisée en son honneur la Lady Céleste, a pris la mer en emportant l’homme qu’elle aime. Mais la goélette n’est jamais revenue et la femme attend toujours.

Quatre voix se relayent pour reconstituer un drame tissé par ce que le genre humain porte en plus de meilleur et de pire : Justin, le jeune journaliste venu de la ville; Will, le capitaine qui, en achetant la Lady Céleste, s’est aussi emparé de son âme; Émile Bourgeois, l’ami d’enfance et éternel soupirant; mademoiselle Personne elle-même, la petite boiteuse à tête de lutin, fantasque et indomptable.

Une histoire racontée de quatre points de vue différents. La même histoire, mais quatre récits. C’est très bien écrit, les mots glissent, nous touchent. Les descriptions nous font voir, nous font entendre, nous font sentir. Une belle, et difficile, histoire d’amour à la Évangéline et Gabriel. Une histoire à la fois simple et touchante, que je conseille vraiment. C’est la première fois qu’un roman me donne l’impression d’être au bord de l’océan, dans le vent, avec l’odeur saline qui embaume l’air. Ça fait rêver.

Influences professorales

29 mai 2008

Intellexuelle parle d’un sujet inspirant aujourd’hui : les professeurs qui ont influencé notre vie. Je dirais qu’il y a eu cinq figures marquantes dans ma carrière académique.

Madame Danielle Couture, en 5e année : Elle était sévère, très sévère, mais tellement juste. Je crois que tous les élèves la craignaient autant qu’ils l’aimaient. Elle n’acceptait pas la paresse et était avare de compliments, mais quand elle appréciait ce qu’on faisait et le disait, ça illuminait notre journée. C’est avec elle que j’ai commencé à faire du bénévolat pendant les journées pédagogiques et que j’ai eu la piqûre de l’enseignement. Elle est décédée au début de mon 3e secondaire dans un bête accident de voiture. Ça m’a vraiment fait un choc, et je pense encore régulièrement à elle, surtout quand je me sens paresseuse.

Monsieur Ghislain Pouliot, en 6e année : Première vraie figure masculine de ma vie je dirais, surtout que mon père était déjà généralement absent, même si mes parents n’étaient pas encore séparés à l’époque. Pendant cette année-là, il m’a donné beaucoup de responsabilités et il avait une confiance en mes capacités que j’ai mis bien des années à avoir pour moi-même.

Madame Lucie XXX, français de 4e secondaire : Je ne l’ai eu que 2 mois, à mon souvenir, et je ne me rappelle même plus son nom. Nouvelle diplômée, elle remplaçait mon professeur qui était à la préretraite. Je dirais qu’elle m’a sauvé la vie, ou du moins, ma vie scolaire. Mes quatre premières années de secondaire ont été un enfer. J’étais le souffre-douleur de ma cohorte et il ne se passait pas une journée sans qu’on m’enferme quelque part, qu’on me vide une poubelle sur la tête ou qu’on colle mon cadenas. Je me cachais à la bibliothèque, qui était devenue mon refuge, pour fuir les mots qu’on me disait à chaque instant de la journée. En quatre ans, personne ne s’est aperçu, ou n’a voulu voir, ce que je vivais, sauf elle. Mon groupe de français réunissait tous mes pires bourreaux et j’en étais venue à détester cette matière. Après seulement une semaine, elle a réagi. Elle a pris ma défense devant toute la classe et elle m’a donné le choix de faire ou non mes exposés oraux. Directement, son implication ne m’a pas aidée, au contraire, mais cette journée-là, elle m’a démontré que je valais quelque chose, que je ne méritais pas ce que je vivais. En fait, elle m’a redonné espoir. Je ne l’ai jamais revue après, mais je rêve qu’un jour je pourrai lui dire tout ce qu’elle a fait pour moi.

Monsieur François Yelle, 1re session en communication : Première session, premier cours. Les appréhensions. Je viens de me « planter » en enseignement et je suis terrorisée à l’idée d’encore me tromper. Ça serait mentir que de dire que je l’ai apprécié immédiatement. En fait, il me terrorisait. J’ai passé la moitié de la session à éviter de lui parler et de lui poser des questions. Puis, peu à peu, j’ai commencé à participer en classe et j’ai découvert quelqu’un passionné par son domaine, brillant et généreux de ses connaissances. Je n’ai jamais autant travaillé de ma vie pour un seul travail, mais je voulais être à la hauteur. Je sentais que lui remettre un travail bâclé serait un manque de respect. J’ai beaucoup appris pendant ce cours-là, et pas seulement sur la communication. Je reste persuadée qu’il a aidé à poser les bases de la professionnelle en devenir que je suis.

Madame Monique Painchaud, 2e session en communication : J’étais entrée en communication avec un seul objectif en tête : devenir réviseure linguistique. Je faisais les cours avec intérêt, oui, mais avec des œillères. Le deuxième cours de rédaction a tout changé. J’ai appris à aimer écrire et j’ai découvert que je n’étais pas aussi nulle que je le croyais. Pendant cette session-là, j’ai repoussé mes limites et pris de l’assurance. Elle m’a fait découvrir que même l’écriture d’un communiqué n’était pas aussi ennuyante que je pensais. Elle m’a encouragée à essayer autre chose, à profiter des stages pour m’ouvrir les horizons. Ce que j’ai fait. Maintenant, tout du domaine de la communication m’intéresse et le stage que je fais présentement est en train de spécifier un peu plus ce que j’ai envie de faire de ma vie.

À ces personnes, j’ajouterais madame Chantal Montpetit. Ce n’est pas une professeure, mais la conseillère pédagogique attitrée à notre programme. Je l’appelle notre phare. Une incertitude sur les cours, sur notre futur, sur notre vie, elle est là pour nous écouter. Toujours souriante, elle a vraiment le don de nous faire sentir mieux et les bienvenus. En plus, même si elle s’occupe de plusieurs centaines d’étudiants, la deuxième fois qu’on va la voir, elle se rappelle notre prénom et nous demande des nouvelles de nos stages, de nos cours, de nous. Une vraie perle que je souhaite à tous ceux qui doutent ou qui ont un moment de découragement. Je suis certaine qu’il y aurait moins de personnes qui abandonneraient leurs études supérieures s’il y avait une personne comme elle dans chaque université.

Merci à ces six personnes et à toutes celles qui, à plus petite échelle, ont eu un impact positif sur ma vie.

Baptême de LNI

28 mai 2008

C’était la première fois que j’assistais, en direct, à un match de la LNI. J’ai vraiment aimé mon expérience, au point que, si je suis dans le coin la saison prochaine, je vais sérieusement penser à prendre un abonnement. J’ai toujours adoré l’improvisation. Je suis allée en voir régulièrement au Cégep et à l’Université et je regardais souvent quand ça passait à la télévision.

J’ai bien aimé le match de ce soir, c’était deux équipes fortes. Normal, puisque c’était la grande finale. Je ne suis pas d’accord avec l’issu du match par contre. À mon avis, les oranges ont été meilleures sur la dernière improvisation (qui a décidé du score final, puisque c’était à égalité). Le joueur orange y a été d’une improvisation intelligente, pas nécessairement drôle, mais très bien construite. Celle du joueur jaune était bonne aussi, mais beaucoup plus premier niveau. D’un autre côté, les deux équipes étaient très bonnes et méritaient toutes deux de gagner.

Un détail : ne plus jamais aller à l’impro seule! Je devais y aller avec Jen, mais il ne restait plus de billets. Pourtant, il y avait plusieurs places libres. J’avais une bonne place, mais une mère et son fils se sont assis avec moi, à ma table. Au début, ils étaient sympathiques, mais je ne comprends pas pourquoi les gens se sentent obligés de te parler quand tu es seule. Bref, pendant que le fils était parti chercher je ne sais quoi, sa mère s’est mise à me décliner toutes les qualités qu’il avait, qu’il était célibataire et qu’il irait bien avec une fille intellectuelle. La fille intellectuelle étant moi – je lisais un livre. J’ai d’ailleurs plongé mon regard dans cedit livre à chaque période creuse… Fiston avait 35 ans et plus, habite encore chez maman et se pâme parce qu’il voit une vedette… Non merci! Au moins, je sais que je plais aux mamans!

Vent de fraîcheur

26 mai 2008

Changement de décor! J’en avais plus qu’assez de ma girafe qui ne représentait rien pour moi! Retour à la simplicité sans originalité. J’ai fait le tour de plusieurs sites et je n’ai pas trouvé un modèle qui me plaisait.

Donc, en attendant que je trouve à mon goût, je vais rester ainsi… Je trouve tout de même que ça fait printanier!

Whisky et Paraboles – Roxanne Bouchard

22 mai 2008

«De quel calvaire suis-je donc descendue pour tout vendre d'un coup? Et fuir pendant des jours, des jours et des jours. Vouloir oublier. De fuites en aiguilles. Tellement de brouillards qui dansent. Des lambeaux de souvenirs. Et. »

Une jeune femme quitte tout pour aller s'installer au fond des bois. Elle veut refaire sa vie, recommencer à zéro. Mais les voisins sont là... Entre un gros gras grand musicien irresponsable qui accumule les lettres d'amour sans les ouvrir, un Amérindien qui lit Gaston Miron et un violoniste relayeur de folklore, elle a du mal à se franchir et le bar se transforme en refuge. Jusqu'à ce qu'arrive Agnès, une enfant battue de huit ans, qui s'attache à elle et s'acharne à entrer dans son histoire.

Whisky et Paraboles est le journal d'Élie, une jeune trentenaire, qui tente de se pardonner tout ce qu'elle ne peut pas être. En triturant les mots, en bousculant les phrases, elle cherche à exorciser les vieux démons de l'immobilisme, du prêt-à-penser et de la parole toute faite.

Malgré un début un peu troublant, j’ai rapidement embarqué dans l’histoire. En fait, à partir de l’arrivée d’Agnès/Amorosa, je n’ai pu m’empêcher de lire le reste du livre d’un trait. C’est une écriture particulière, remplie de non-dits, mais qui touche. En général, j’ai de la difficulté avec les livres qui essaient trop de reproduire l’oralité, mais dans celui-là, ça coule très bien et on a l’impression d’entendre les personnes parler. Surtout Amorosa, qui a des tics de langages liés à son âge. Le commun filtre avec l’ordinaire, on est emporté par les mots, par les gens, on s’y attache et, à la fin du livre, on ne veut pas les laisser partir…

Voici un extrait que j’ai particulièrement aimé :

« Je n’ai rien demandé parce que ça ne me regardait pas et qu’on est mieux, souvent, de ne pas formuler de questions; c’est la meilleure façon d’avoir des réponses » p. 75

C’est ce que je pense aussi, si bien que je passe souvent pour une personne désintéressée parce que je ne bombarde pas de questions. Parfois, je me force à en poser. Bien sûr, les réponses m’intéressent véritablement, mais j’ai toujours l’impression d’entrer dans le jardin secret des gens avec mes grosses bottes sales…

Normalité relative

21 mai 2008

Pour Collègue-Stagiaire, je suis bizarre, anormale. Pour elle, être normale c’est (déclarations réelles) :

  • Quitter le travail à 16h30 pile. Peu importe si quelqu’un attend après un courriel ou s’il y a une urgence à traiter.
  • Inventer une fausse raison pour éviter de finir ne serait-ce que 15 minutes plus tard, même si ça force les autres à terminer beaucoup plus tard parce qu’ils sont eux-mêmes débordés.
  • Détester son travail et le signifier à tout le monde, alors qu'on l'a délibérément choisi.
  • Dénigrer toute personne qui éprouve du plaisir à faire ce qu’il fait.
  • Compter chaque minute prise sur la pause à parler du travail pour pouvoir reprendre ces minutes non oisives plus tard.
  • S’enfermer dans son bureau en espérant que les superviseurs vont oublier son existence.
  • Se dire malade pour dormir plus longtemps après deux jours de stage.
  • Choisir son copain en fonction de son compte de banque actuel ou futur (futur rapproché).
  • Avoir comme but de ne pas travailler, de se faire vivre et de pouvoir acheter n’importe quoi quand l’envie nous prend.

Dans ces conditions, je suis fière d’être anormale. Je crois quand même que les trois prochains mois vont être longs...

Bonheur, marque déposée – Will Ferguson

19 mai 2008

Vous voulez perdre du poids? Abandonner la cigarette? Améliorer vos performances sexuelles? Libérer l’énergie intuitive de l’hémisphère gauche de votre cerveau? Stimuler votre enfant même s’il n’est encore qu’un fœtus? Ne cherchez plus! Lisez les livres des éditions Panderic et vous vivrez heureux. Bien que directeur de la collection « développement personnel », Edwin peine à mettre en pratique les précieux conseils distillés dans ses ouvrages : il boit trop, fume trop, trompe sa femme, sa vie est un désastre. Mais il a du flair : quand le manuscrit d’un mystérieux gourou atterrit sur son bureau, il sent qu’il tient un best-seller. Et ça marche! Les ventes décollent, l’humanité baigne dans la félicité. Peut-on imaginer une vie sans péchés et sans tentations? Qui pourra sauver le monde de ce bonheur intolérable?

Ce n’était vraiment pas le genre de livre auquel je m’attendais. Je croyais avoir affaire à un livre léger, drôle et à travers lequel on passe rapidement. Bien sûr, c’est facile à lire, mais l’histoire porte à réfléchir. Ce roman offre un regarde intéressant sur le milieu de l’édition (qui n’est pas réellement comme ça, je l’espère!), mais aussi, et surtout, sur la quête du bonheur. Il y a quand même plusieurs parties qui sont tirées par les cheveux et certains personnages sont très caricaturaux, mais l’ensemble reste fluide et on se surprend à rire à quelques reprises. À certains moments, sans trop savoir pourquoi exactement, j'ai trouvé que le style d'écriture ressemblait à Saga. C'est quand même bon signe, puisque c'est un livre que j'ai aimé, mais tout de même, je crois bien être la seule à voir un lien entre les deux!

Méli-mélo

18 mai 2008

Bra-vo

Je me suis enfermée dehors hier. J’avais oublié mes clés sur mon bureau. D’habitude, je vérifie toujours avant de partir, mais j’avais trop hâte d’aller profiter du soleil il faut croire. Ce n’est qu’en sortant du métro pour revenir chez moi que j’ai allumé. En plus, je savais que ma coloc était partie pour tout l’après-midi et peut-être même la soirée. 13 h, dehors pour le reste de la journée. J’ai appelé J. et je suis allée squatter chez elle tout en laissant un message à ma coloc de me rappeler. Finalement, j’ai réussi à la joindre à 20h30, juste avant qu’elle parte passer le reste de la fin de semaine à Québec… Il est vraiment temps que je lui demande le numéro du propriétaire…

Les chroniques de Narnia : Prince Caspian
Beaucoup moins de magie que dans le premier, mais tout aussi intéressant. C’est vraiment rare que je trouve les films supérieurs, et de loin, aux livres. Beaucoup plus d’actions, les effets spéciaux sont particulièrement réussis. J’ai beaucoup aimé la scène avec la rivière. J’espère qu’ils vont en faire un troisième, mais la fin du film laisse penser que oui.

Edit : La suite est en préproduction pour une sortie en 2010!

Coup de tête de nuit
En revenant du cinéma avec J. hier, elle a décidé qu’il était temps que j’apprenne à conduire manuel. Une heure de matin semblait pour elle le meilleur moment pour cet apprentissage. Il paraît que j’appends vite, mais je vais quand même me méfier la prochaine fois que j’embarque avec elle à l’heure de pointe… d’un coup qu’elle voudrait continuer à ce moment-là!

Les envahisseuses – Linda Jaivin
Avec le résumé du livre, je ne m’attendais pas à des miracles, mais je croyais quand même que ce serait meilleur que ça. Je ne l’ai pas encore terminé, mais comme il ne reste qu’une vingtaine de pages, je devrais le finir aujourd’hui. J’ai failli l’abandonner à quelques reprises. Ce livre n’est qu’une tonne de prétextes pour parler de sexe, dans toutes les conditions, pour ne pas dire, dans toutes les positions – avec des extraterrestres qui changent de forme, celles-ci sont multipliées. Bref, une déception plus ou moins prévisible.

P.-S.
Quand on le sait qu’on va se faire avoir, qu’on fonce tout de même, et qu’on se fait finalement avoir… Ne devrait-on pas se sentir un peu mieux, parce qu’on l’avait vu venir?

Langue de bois

09 mai 2008

Quelle surprise ce matin d’entendre la voix du métro nous dire la vérité. À la place de « un événement hors de notre contrôle nous forme à interrompre le service sur la ligne orange », on a eu droit à « nous devons interrompre le service à cause d’une tentative de suicide ». Oui, c’est direct, mais au moins, ça dit les vraies choses.

Bon, c’est un peu moins édifiant d’entendre les commentaires à la suite de ce message, mais ça, c’est une autre histoire…

Future cliente fidèle

Sur un des nombreux étages de la tour où je fais mon stage, il y a plusieurs restaurants et dépanneur. Ça va du McDo au Couche-Tard en passant par tous les dérivés de restaurants asiatiques. Cependant, il y a aussi un endroit spécialisé dans les salades. Bien oui, une salade sur mesure avec tous les fruits et légumes inimaginables. C’est tenu par des Libanais qui sont, ma foi, très bons pour fidéliser leurs clients! Pendant que j’attendais ma commande, ce matin, j’ai eu droit à un genre de smoothies fraîchement fait, pour essayer la nouvelle recette. Et j’ai aussi eu le bonheur de goût à leur nouvelle spécialité : le pouding d’avocat et noix, pas encore parfait, mais ça devrait être délicieux.

Tout ça, servi par des gens sympathiques qui te parlent comme si tu étais une cliente de longue date. Ils viennent de gagner une cliente!

Envies de fraises – Jennifer Weiner

08 mai 2008

Fous rires, petites contrariétés et envies de fraises... Une tendre comédie, sincère et émouvante, sur trois jeunes femmes lancées dans l'aventure de la maternité. Chef dans un restaurant, Becky est éperdument amoureuse de son chirurgien de mari, et ravie d'apprendre qu'elle est enceinte. Tout irait bien si les médecins la lâchaient un peu avec ses problèmes de poids. Et si son infernale belle-mère arrêtait de la ramener. Kelly est overbookée, hyperordonnée et archi-ambitieuse. Elle s'investit dans sa grossesse comme dans tout, c'est-à-dire à fond. Seul point noir dans cette organisation parfaite : son mari, qui passe ses journées vautré sur le canapé... Ça fait désordre. Ayinde est canon. Et intelligente. Et gentille, en plus. Et aussi mariée à un champion de basket dont elle attend un enfant. Bref, le genre de fille qu'on adorerait détester. Oui mais voilà, sa vie est loin d'être rose. Quand ces futures mamans font connaissance lors d'un cours de yoga prénatal, elles se disent qu'elles n'ont rien en commun. Mais la maternité leur promet bien des surprises... et une solide amitié.

Parfois, c’est à se demander où ils vont chercher le titre des traductions! Un livre pas aussi léger qu’on pourrait le penser. Les drames sont réels (en comparaison à d’autres livres du genre où le drame peut être de ne pas pouvoir s’acheter une douzième paire de chaussures), les personnages attachants. C’est très facile à lire, malgré que j’ai eu du mal à embarquer au début, j’ignore pourquoi. Une fois les 2-3 premiers chapitres lus, j’ai enfilé les autres assez rapidement. De la chicklit correcte.

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Je sais que j’écris beaucoup de résumés de livres ces derniers temps, mais c’est parce que j’ai beaucoup de temps libres maintenant et que j’étais en manque de lecture. Je rattrape le temps perdu!

Album de finissants – Mathieu Arsenault (abandon)

07 mai 2008

On voudrait tout quitter, quitter l’école, la compétition folle, le système de classement. Mais tout cela est en nous depuis si longtemps qu’il faudrait se quitter soi-même, s’abandonner jusqu’à ce que notre plainte soit celle de la trigonométrie, notre cri, celui de la grammaire et des dictées, venus du plus profond du cœur, de notre cœur confiné dans les pages d’un manuel de biologie. Nous sommes épuisés et, pour continuer, il faudrait ralentir, renverser toutes les postures scolaires, arriver à ce corps joyeusement incorrect et grammaticalement impossible, là où commence une vie nouvelle, lente et apaisante, oubliée entre les pages d’un chapitre qui ne peut s’enseigner. Des élèves prennent ici la parole, la reprennent, la multiplient. Le quotidien de l’école se déploie à travers mots et phrases qui appellent obstinément au repos, à la presse, au rêve.

Incapable, je suis incapable de terminer ce livre, pourtant encensé par les critiques. C’est un style très particulier qui ne m’accroche pas du tout. Les longues phrases sans ponctuation et quasi sans sens, à moins que ça ne soit avec trop de sens. J’abandonne. Je vous en donne un extrait.

Ça se resserre. Plus je me débats plus ça se resserre l’étudiant modèle sur les dents poussin courbé lapin étouffe dans un collet mais il sourit quand même quand il reçoit sa belle note de fin d’étape signez signez parents de février au sinistre bulletin des choses signez au stylo sur les lignes de genévrier pleines de la neige de celui qui n’en finit plus de tomber du stress de performer à l’école comme dans la vie tes notes c’est tout ce que t’as mon grand garçon fais pas honte à ton éducation. p. 25

Le libraire - Régis de Sá Moreira

05 mai 2008

Dans sa robinsonnade littéraire, le libraire égraine ses journées au fil des poudoupoudoupoudou que font les clients en entrant dans sa boutique. Dieu passe aussi, au milieu de figures banales ou colorées, la plus vibrante étant bien sûr celle du propriétaire des lieux. C’est le gardien du temple, l’homme aux clés, celles donnant accès à tous ces Graals aux bons mots.

Passent également un auteur plein d’orgueil venu innocemment se renseigner sur sa prose, la jeune femme indécise qu’il faut aiguiller vers le titre qui fait mouche, les flâneurs, les poètes et ceux à l’esprit plus pratique. Le libraire est leur carrefour, leur Saint Pierre, cet anonyme solitaire et omnipotent, qui n’apprécie d’ailleurs guère les couples…

Chroniques d’un libraire que tous les amoureux du livre aimeraient avoir! Je ne sais pas quoi dire de plus. Ça se lit rapidement, trop rapidement. Tous les libraires devraient être aussi passionnés. En fait, toutes les personnes qui vendent des livres devraient l’être. Comme je n’ai rien à dire de plus, je vous offre un extrait.

- Vous l’avez lu?
- Oui, dit le libraire.
- Moi aussi, répondit le jeune homme.
Le libraire lui sourit. Le jeune homme prit confiance :
- Mais je l’ai offert à quelqu’un… à qui je n’aurais pas dû l’offrir.
- C’est difficile d’être sûr de ces choses-là, répondit le libraire.
- Oui, dit le jeune homme.
- Ne désespérez pas, dit encore le libraire. Certains livres sont à retardement…
Elles l'ont aussi lu : Jules, Camille.

Livres, ciné et babioles

04 mai 2008

J’ai enfin pu me rendre à la vente de livres dont parlait annuellement Grominou sur son blogue. Je dois dire que j’ai trouvé l’expérience intéressante, mais stressante. C’est sûr que d’y aller un samedi après-midi, ça n’aidait pas ma cause. Beaucoup, mais beaucoup de monde, trop même. Je m’y attendais, mais je ne m’attendais pas à voir autant de vautours et de personnes aussi peu respectueuses. Que ce soit le monsieur qui m’a arraché un livre des mains ou les dames qui mettaient leur boîte devant les tables et prenaient le plus de place possible pour ne pas qu’on voie et qu’on prenne un livre avant elles… J’ai quand même fait une récolte intéressante. J’espère seulement que les livres seront aussi intéressants que leur quatrième de couverture, mais à 1 $, le risque n’est pas très grand. J’avoue, il y en a un des sept qui est de la pure chicklit. La liste de mes trouvailles se trouve à la fin de ce message.

J’aime Montréal

Pourquoi? Je peux enfin voir tous les films en version originale! Je sens que mon budget ciné va atteindre des sommets.

Demain : le stage

Je suis stressée, bien sûr. Je commence quand même un nouvel emploi, même si les attentes ne sont pas les mêmes pour un stage. C’est mon dernier stage, ma dernière chance d’apprendre dans un cadre précis, ma dernière chance de laisser ma trace et de me faire des contacts. Par contre, pour la première fois, j’ai confiance en mes capacités et je sais que je serai à la hauteur.

État du jour

Je suis, et je me sens, tellement pathétique, mais j’aime tellement vivre avec ce sentiment d’espoir, que j’accepte mon pathétisme pour encore un bout.

Trouvailles

Maud; La vie de Lucy Maud Montgomery, d’Harry Bruce

Qui était Lucy Maud Montgomery, la créatrice d’Anne, la rousse héroïne de la maison aux pignons verts?

Née à l’Île-du-Prince-Édouard le 30 novembre 1874, Lucy Maud Montgomery, comme plusieurs de ses héroïnes, s’est retrouvée orpheline très tôt. Elle a été élevée par ses grands-parents, des vieillards sévères et sans tendresse. Pourtant, malgré la solitude et les difficultés, la petite Maud connaissait des moments de bonheur grâce à son imagination fertile et au rêve qu’elle nourrissait en secret : devenir écrivain.

I Remember (Je me souviens), de Joe Brainard

Je me souviens d’avoir projeté de déchirer la page 48 de tous les livres que j’emprunterais à la bibliothèque publique de Boston mais de m’en être vite lassé.
Je me souviens de scènes de lit où on voyait surtout le papier peint.
Je me souviens que les dents de George Washington étaient en bois.
Je me souviens du fantasme de lire un jour tous les volumes d’une encyclopédie et de m’apercevoir que je savais tout.
Je me souviens quand les deux bras de votre fauteuil ont déjà des coudes sur eux.

Les envahisseuses, de Linda Jaivin

Baby, Lati et Doll, trois jeunes créatures de la planète Nufon, débarquent sur la Terre en quête de sexe, de drogue et de rock’n’roll. Nées de l’union de Nufoniens et de Terriens, elles se démarquent incontestablement des leurs et décident un jour de retrouver leurs vraies racines. Dès leur arrivée à Sydney, elles kidnappent des Terriens pour tenter quelques expériences. Le premier de la série se prénomme Jake. Alors que Doll et Lati poursuivent leurs découvertes et assouvissent leurs fantasmes, Baby tombe amoureuse de Jake…

L’enfance de l’Art, d’Yves Dangerfield et Francis Girod

L’Enfance de l’art ou le portrait d’une promotion du Conservatoire dans sa dernière année d’études, la dernière étape avant « l’entrée dans la vie » et dans « le métier ». Simon, un élève qui ne s’est pas encore « trouvé », aime Marie, la poésie incarnée, l’élève préférée des professeurs. En cours d’année, Marie est engagée par un cinéaste réputé pour tenir le rôle principal d’un film. Elle quitte l’école, et par tourner dans le désert, bouleversant sans le savoir la destinée de tous.

La ronde des folles; Femme, folie et enfermement au XIXe siècle, de Yannick Ripa

Institué en 1838 par une « loi de police et de bienfaisance », l’asile n’abrite pas seulement, au XIXe siècle, les cas aigus de démence : il est aussi – surtout, peut-être, lorsqu’il s’agit des femmes – un lieu d’observation pour connaître et réduire au silence des conduites qui menacent, ou semble menacer, l’ordre public ou privé. Folle, Adèle, qui se refuse à son mari; folle, Camille, qui s’affiche avec un homme de vingt ans son cadet; folle, Mlle L. qui, pour avoir frappé un agent, se retrouve à « l’hôpital spécial » (le même geste aurait mené un homme en prison)…

Martin Hyde, de John Masefield

Nous sommes dans l’Angleterre de la fin du XVIIe siècle, qui relève à peine d’une période troublée, pour ne pas dire plus, et où l’agitation politique reste considérée comme une sorte de sport national. Le roi Jacques II règne avec incertitude, tandis que le duc de Monmouth, son rival de toujours, soutenu par le parti protestant, met sur pied une conspiration armée afin de lui ravir le trône.

Dans la bonne ville de Londres cependant, Martin Hyde, 13 ans, orphelin de père et de mère, rêve de s’embarquer… et ronge son frein. Martin est de ces gamins poussés en graine (comme les aime l’imaginaire anglais) qui ont l’art d’aller fourrer leur nez dans les affaires qui ne sont pas de leur âge… et dont l’innocence (toute relative au demeurant) se fait un malin plaisir de déranger les plans ourdis par les adultes.

Le guerrier de cristal, de François Cérésa

Parce qu’il n’a pas eu la chance de naître beau, Arthur Descombes est ignoré par son père et brimé par ses camarades de classe. Sa mère, quant à elle, le rejette. Elle lui préfère son frère cadet, Jean-Pierre, un enfant hypocrite au visage d’angelot qu’elle appelle son « calisson ». Un seul refuge pour Arthur : l’imagination; un seul but : conquérir cette mère dont l’hostilité l’obsède. Peut-on forcer les autres à vous aimer? Arthur le pense. Pour gagner le cœur de sa mère, il usera de tous les stratagèmes : la réussite sociale, la force, la tendresse. Il tentera même, à la mort de son frère – accident? –, de se substituer à lui. Pour l’aider dans sa quête d’amour et d’héroïsme, il y a cette statue de cristal qui trône dans le salon, porteuse, à en croire son grand-père, de puissance et de magie. Magie noire ou magie blanche? Dans les prismes du cristal n’y a-t-il pas aussi le reflet de la folie?

Décidément, mes messages sont beaucoup trop longs…

Amour, chocolats et autres cochonneries – Evelyne Gauthier

Que faire quand on a vingt-huit ans, beaucoup d'imagination, qu'on s'appelle Amélie Tremblay, qu'on est un brin cynique, un peu cinglée, plutôt fantasque, pas mal délurée, assez tordue, franchement irrévérencieuse, et qu'on se donne pour défi d'améliorer sa vie, et ce, avant la trentaine? Que faire quand on est une jeune femme insatisfaite de ce que l'on a dans la vie et qu'on est déterminée à tout essayer, jusqu'aux pires sottises, pour mettre de l'ordre dans son existence et atteindre ses objectifs, même les plus bizarres? Est-ce en trouvant un homme, un meilleur emploi ou un meilleur logement? En prenant des résolutions ou en s'achetant un chien?

En compagnie de ses amis, à la fois source de force, d'inspiration et de problèmes, face à une patronne-vampire abusive, à des parents protecteurs, à une sœur parfaite, et en proie à des relations fort houleuses avec la gent masculine, Amélie cherche à faire sa place. Parviendra-t-elle à trouver l'amour de sa vie, le boulot de ses rêves, le chien idéal, ou même la promesse d'une existence plus satisfaisante?

Une lecture légère dont j’avais bien besoin après ces longs mois de lectures obligatoires. Je me suis rapidement identifiée à Amélie, probablement parce qu’au début du roman, elle se questionne sur plusieurs aspects de sa vie qui me touchent aussi. Surtout quand elle se décrit comme « cheveux châtains foncé, presque bruns – nuance Brioche no 3,8 […] avec mon mètre soixante-cinq – ni grande, ni petite »… je me suis même reconnue en partie physiquement. C’est léger, c’est drôle, c’est bien écrit. J’aime l’évaluation que fait l’héroïne de sa vie avec son « échelle du désespoir ». De la bonne chicklit, j’espère que l’auteure écrira d’autres romans pour adultes!

Vie de spa

03 mai 2008

Cette semaine, j’ai enfin profité du prix que j’avais gagné au Cercle. Je ne dirai pas à quel spa je suis allée, parce que les « doléances » que j’ai à son propos sont tellement personnelles et une question de goût, que je m’en voudrais de les associer à un établissement.

Jour 1
Environ 4h-4h30 de route à faire pour me rendre au spa. Comme j’ai l’intention de rester à Montréal en revenant le vendredi, j’ai toutes mes affaires dans la voiture. Puisqu’on passe par Montréal, on décide d’y laisser mes bagages. Ça m’évite ainsi de devoir trimballer mon ordi à la vue de tous.

Ensuite, direction spa! On est attendue vers 16h, mais on arrive finalement à 14h30, on s’enregistre et on monte à la chambre. Première déception : la chambre est toute petite et les stationnements et le quai de débarquement de la nourriture. Ce n’est pas si mal, c’est douillet quand même, et je ne m’attendais pas à ce qu’on donne la plus belle chambre à des gens qui viennent gratuitement.

Premier soin spa à 16h45; j’ai un facial. C’est la première fois de ma vie que je reçois un tel soin… et qu’on me met autant de crème. Sérieusement, je crois que j’ai eu plus de crème sur le visage que j’en ai mis sur tout mon corps depuis les cinq dernières années. C’est très agréable, surtout la boue volcanique qui fait des bulles dans le dos pendant toute la durée du soin.

18h30, souper. On ne sait pas trop comment s’habiller… ça semble être très chic. Finalement, on est correct, bien des gens sont en jeans et en t-shirt. Au menu, beaucoup de plats auxquels je suis allergique (tout ce qui contient des fruits de mer). Finalement, ça réduit le choix à trois plats, qui seront au menu le lendemain également. J’essaie donc le potage d’asperge, la cuisse de canard confit et tarte au chocolat et noisettes (dé-li-ci-eu-se). Sans compter les petites surprises entre chaque plat. Je voulais absolument en profiter pour essayer des plats nouveaux, que je ne me ferais pas à la maison.

Fin de soirée : saucette dans le spa extérieur avec vu sur les chutes. Le trajet entre l’intérieur et le spa est froid, mais l’entrée dans l’eau est merveilleuse.

Nuit : infernale! Le lit est un sable mouvant. Je suis habituée de dormir sur un lit très ferme. Lors de mon stage à Québec, j’avais des lits très mous, mais je m’étais habituée. Pas dans ce cas-là. Chaque mouvement doit être planifié, car il faut se surélever avec les bras pour pouvoir bouger. Après 4h30 à chercher le sommeil, je prends une couverture, un oreiller, et je me couche à même le plancher. Je m’endors comme une bûche très rapidement.

Jour 2
Petit déjeuner continental, somme toute, très bon. Je suis un peu courbaturée de ma nuit sur le plancher, mais je suis tout de même en forme.

10h45; deuxième soin. Cette fois-ci, j’ai droit à un massage suédois. Ce fut tellement douloureux et apaisant à la fois. J’en suis sortie avec des courbatures, comme si j’étais allée m’entraîner, mais ça s’est rapidement apaisé.

En après-midi, on décide de profiter des passes gratuites que j’ai pour le Musée de la civilisation. On vient à peine de stationner, que l’alarme d’incendie se déclenche. Tout l’édifice doit être évacué. Pendant une heure, on fait le pied de grue de l’autre côté de la rue, alors que les employés nous distribuent des petites couvertures d’aluminium. Finalement, tout rentre dans l’ordre. C’était une fausse alerte à la bombe. On visite alors le musée. J’adore les musées de la civilisation, les thèmes sont tellement variés!

Retour à l’auberge juste à temps pour le souper. J’essaie le fromage de chèvre frit (je ne suis pas convaincue d’aimer ça), le jarret de bison (bon, mais avec un goût particulier) et je retourne à une valeur sûre, la tarte au chocolat et noisettes. Je me couche tôt. Je me fais un lit par terre avec les coussins des deux fauteuils de la chambre, je mets le couvre-lit par-dessus et je m’endors presque immédiatement. J’ai vraiment bien dormi.

Jour 3
Petit déjeuner continental encore, et retour à Montréal. Installation, épicerie, souper entre amis, soirée à jouer à des jeux de société. Je sens que je vais aimer mon été ici moi!

Pour le moment, je vais aller lire un peu. De la lecture non obligatoire! Une première depuis au moins 5 mois. J’ai fait une razzia à la BANQ!