Don de Noël

23 novembre 2007

Noël 1992. J'ai 10 ans et sous le sapin, il y avait pour moi un jeu de Battleship. Je ne le connaissais pas et, sincèrement, je n'avais aucune envie de le connaître. Ce n'était pas ce que j'avais demandé et ça faisait quelques années que c'était le cas. Cette année-là, j'ai boudé un peu. Plus tard, j'ai compris.

Le «père Noël» qui nous amenait des cadeaux à moi et mes sœurs, était le même qui faisait arriver de grosses boîtes pleines de nourriture qu'on ne mangeait que rarement quelques jours avant Noël. Plus tard j'ai compris que le père Noël, ou plutôt LES pères Noël, c'était les Chevaliers de Colomb et les pompiers. Quelqu'un, quelque part, qui ne me connaissait pas, m'avait acheté ce jeu en pensant que ça me plairait. J'étais contente que cette personne ne soit pas là pour me voir bouder. J'ai encore ce jeu d'ailleurs, j'ai appris à l'aimer et c'est maintenant un de mes jeux de société favoris.

Cette année, j'aurai plusieurs cadeaux sous le sapin, et je sais que ce seront des cadeaux que j'aimerai du premier coup. Du coup, je suis allée à la place Laurier et j'ai choisi une boule avec le voeu d'un enfant. Difficile de choisir parmi 200 voeux... Mais j'ai été touchée par une petite de 10 ans qui voulait pour Noël des vêtements pour aller à l'école... Si j'avais pu ajouter un mot, j'aurais écrit, Je te comprends...

Si vous pouvez le faire, faites-le. Pas besoin de choisir un gros cadeau, mais ça va faire toute la différence pour l'enfant qui le recevra.

Retour à l'enfance

11 novembre 2007

Grand bébé de mon état, je suis allée voir le spectacle que donnaient les trois principaux comédiens de Passe-Partout à la place Laurier. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas été happée par la nouvelle vague déferlante de produits de Passe-Partout, je ne suis pas assez nostalgique il faut croire. De plus, il y a 2-3 ans, j'étais tombée sur une rediffusion et j'avais été déçue. Je m'étais donc juré de ne plus jamais revoir d'épisodes, je veux garder mes souvenirs d'enfance intacts ainsi que ma probable idéalisation.

Par contre, je n'ai pas pu résister à aller réécouter les chansons qu'on connaît tous. J'ai trouvé amusant de voir tous ces parents qui chantaient, plus que leurs enfants la plupart du temps. Je n'étais pas la seule sans enfant et ça m'a rappelé de beaux souvenirs. Ç'a passé trop vite, mais tout de même, c'était un bon retour à l'enfance entre deux responsabilités d'adulte.

Aller, ou ne pas aller au bal

07 novembre 2007

Je termine mon bac dans un an et un mois, mais le bal est au mois de mai. C’est fou comme ç’a passé vite. Trop vite. J’ai l’impression que je viens juste de commencer, tout en ayant de la difficulté à me rappeler les premières journées, comme si ça faisait une éternité. Je n’ai pas encore décidé si j’allais au bal des finissants. Ce n’est pas mon genre de soirée en général, je ne danse pas vraiment, je ne bois pas… C’est sûr que ça serait une occasion de voir tout le monde, mais en même temps, notre bac ne sera pas terminé. Le problème, c’est que je dois décider avant le mois de décembre si j’y vais… J’hésite encore… C’est quand même une grosse dépense, près de 200$, et je ne suis pas habillée avec ça. Bien sûr, je ne suis pas du genre à mettre le gros montant pour une robe, mais même dépenser pour un vêtement que je risque de ne porter qu’une seule fois. Je ne veux juste pas regretter ma décision, peu importe laquelle. Je n’ai jamais regretté de ne pas être allée au bal du secondaire, mais le secondaire n’avait été qu’une suite de mauvaises expériences et je n’avais surtout pas le goût de revoir les gens qui avaient été à l’origine de mon « calvaire ». Mais là, j’apprécie mes collègues de classe et je sais que c’est réciproque… Je verrai bien.

Une bouteille dans la mer de Gaza - Valérie Zenatti

06 novembre 2007

C'est une journée ordinaire à Jérusalem, un attentat moyen : un kamikaze dans un café, six morts, deux jours d'info à la télévision. Oui, depuis trois ans, l'horreur est devenue routine, et la Ville sainte va tout droit en enfer. Tal, elle, ne s'habitue pas. Elle aime trop sa ville et la vie. Elle veut mourir très, très vieille et très, très sage. Un jour, en plein cours de biologie, une ampoule s'allume au-dessus de sa tête, comme dans un dessin animé. Voilà des jours qu'elle écrit ce qu'elle a sur le cœur, ses souvenirs, la fois où elle a vu ses parents pleurer de joie, le jour de la signature des accords de paix entre Israéliens et Palestiniens, et puis la désillusion, la révolte, la terreur, et l'espoir quand même. Ce qu'elle pense, ce qu'elle écrit, quelqu'un doit le lire. Quelqu'un d'en face. Elle l'imagine déjà, cette amie-ennemie inconnue aux cheveux noirs. Eytan, le frère de Tal, fait son service militaire à Gaza. Elle glisse ses feuillets dans une bouteille et la lui confie...
C'est un livre très humain. Bien que je me tienne informée quotidiennement, c'est en lisant ce livre que j'ai compris un peu plus le conflit qui divise les Israéliens et les Palestiniens. La correspondance entre les deux jeunes est empreinte de sincérité et on voit le conflit de l'intérieur. Je ne sais pas quoi dire de plus, bien que ce soit un livre pour adolescents à la base, j'ai été très touchée par les liens qui se tissent entre Tal et Naïm. J'ai lu quelque part qu'on reprochait au livre de ne pas avertir les jeunes au sujet des échanges entre inconnus sur Internet... C'est un peu ridicule à mon avis, l'échange de courriels et un prétexte à l'histoire... Ajouter une dimension de prévention aurait gâché l'histoire. Un beau livre, sur un sujet difficile, mais traité avec délicatesse et intelligence.

Et après... - Guillaume Musso

04 novembre 2007

À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la "mort imminente". Plongeant dan sun lac pour aider une fillette, l'enfant s'est noyé. Arrêt cardiaque, mort clinique. Et puis, de nouveau, la vie. Vingt ans après, Nathan est devenu l'un des plus brillants avocats de New York. Il a tout oublié de l'épisode. Il a même fini par épouser la petite fille sauvée du lac, Mallory, sa femme tant aimée. Mallory qui l'a quitté, mais qui lui manque comme au premier jour... Mais Nathan ignore que ceux qui reviennent de l'autre côté ne sont plus tout à fait les mêmes. Aujourd'hui qu'il connaît la réussite, la notoriété et la prospérité, il va découvrir pourquoi il est revenu. Est-il encore un homme comme les autres?
Bien que je l'aie lu très rapidement, je n'ai pas été emballée par l'histoire. Sans doute parce que je l'ai trouvé terne, sans couleurs et prévisible. La recette semble avoir été utilisée trop souvent, dans ses livres précédents et dans des livres semblables, comme ceux de Marc Levy : un peu d'amour, un peu de suspense, un peu d'ésotérisme, on mélange le tout et ça fait un livre. Rien de nouveau sous le soleil. Bien mignon, mais sans plus. J'irai sans doute voir le film lorsqu'il sortira, juste pour voir comment il a été adapté.

La voleuse de livres - Markus Zusak

03 novembre 2007

1939, en Allemagne nazie. Le pays retient son souffle. La Mort n'a jamais été aussi occupée et jamais elle ne le sera autant.

Un roman où il est question :
      • d'une fillette
      • de mots
      • d'un accordéoniste
      • de fanatiques
      • d'un boxeur juif
      • d'un certain nombre de vols...
C'est la Mort elle-même qui raconte cette histoire. Dotée d'un humour noir, sarcastique, mais compatissant, elle est témoin de la folie des hommes. Tout semble perdu d'avance, sauf quand se distinguent des enfants rebelles et des Allemands qui n'obéissent pas aux règles...

Quand la Mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter!
Cette dernière phrase est assez révélatrice du livre, car, en effet, il est difficile de se détourner de ce livre une fois qu'on l'a commencé. L'histoire est simple, Liesel est une petite fille qui est placée en famille d'accueil pendant que sa mère «disparaît» parce qu'elle est communiste. On est donc face à l'histoire de cette petite fille dans son nouvel environnement. Par contre, ce n'est pas la fillette qui raconte son histoire, mais bel et bien la Mort elle-même. D'ailleurs, elle ne se gêne pas pour faire des apartés et ajouter des détails à l'histoire. C'est qu'elle a le sens de l'humour cette Mort. En plus, elle s'adresse directement à nous, comme dans cet extrait :

«Évidemment, c'est très impoli de ma part. Je suis en train de gâcher non seulement le dénouement du livre, mais la fin de ce passage en particulier. Je vous ai annoncé deux événements, parce que mon but n'est pas de créer un suspense. Le mystère m'ennuie. Il m'assomme. Je sais ce qui se passe, et du coup vous aussi. Non, ce qui m'agace, me trouble, m'intéresse et me stupéfie, ce sont les intrigues qui nous y conduisent.»

Voilà, comme on le voit, la Mort s'amuse à nous dévoiler les intrigues son propre livre, mais tout comme elle, on se met à s'intéresser à comment on va arriver à ces dénouements... Eh oui, elle est à la hauteur, car elle nous dévoile la fin du livre bien avant que celle-ci n'arrive, pour nous préparer dit-elle.

C'est vraiment un livre que je conseille. J'aime particulièrement les bouts où la Mort parle de son travail. Un livre qui fait réfléchir, qui est original et intelligent!

Mets-le au 3! - Louis-José Houde

02 novembre 2007

Bon, je suis déjà vendue d'avance à tout ce que fait Louis-José Houde. Par contre, je me demandais si le rire serait autant au rendez-vous si je lisais les blagues plutôt que de les entendre. Je dois dire que oui! Le livre contient le texte de son premier spectacle en version intégrale, des blagues "houdiennes" jamais présentées sur scène et l'ensemble des textes qu'il a écrits pour La Presse entre 2003 et 2006.

D'abord le spectacle. Je l'avais déjà vu deux fois en direct et une fois sur dvd, mais c'est une tout autre chose de le lire. C'est toujours aussi drôle, je me suis surprise à "entendre" ses intonations en lisant et à voir ses mimiques. Ce qui a embelli ma lecture.

Pour les inédites, il y en avait quelques-unes que j'avais déjà entendues quand il était venu tester du matériel devant des étudiants de l'Université. Pour celles que j'avais entendues, j'ai retrouvé l'ambiance "houdienne", pour les autres, beaucoup étaient drôles, mais d'autres ne le sont visiblement que lorsqu'elles sont dites par leur auteur.

Ma partie préférée du livre est sans aucun doute les articles qu'il a écrits pour La Presse. Je ne les avais jamais lus, je ne savais même pas qu'il y avait écrit. Les articles sont remplis d'humour et ils font même parfois réfléchir.

Un très beau livre, rempli de surprises, pour les fans!

Compartiment pour dames - Anita Nair

01 novembre 2007

Un jour, Akhila décide de partir vers l'extrémité sud de l'Inde, là où se rencontre l'océan Indien, la baie du Bengale et la mer d'Arabie, pour faire le point sur une vie qu'elle a l'impression de n'avoir pas vécue. Dans le train qui la conduit à destination, elle fait la connaissance de ses compagnes de voyage, avec lesquelles elle va partager toute une nuit l'intimité d'un compartiment pour dames. À travers leurs confidences, Akhila cherche la réponse aux questions qu'elle se pose : une femme a-t-elle vraiment besoin d'un homme pour être heureuse, pour se sentir épanouie? Comment trouver en soi la force de vivre la vie qu'on a choisie, de redevenir maîtresse de son destin?

Je dois avouer que j’ai eu de la difficulté à embarquer au début. Tous ces noms et ces surnoms me mélangeaient et me faisaient perdre le fil. Il y avait bien un glossaire à la fin, mais y recourir m’aurait aussi fait perdre le fil de l’histoire. Par contre, aussitôt qu’on embarque dans le train, je me suis laissée entraînée dans ses histoires de femmes, toutes différentes, mais riches à la fois. J’avais peur que l’auteure ne s’en tienne qu’aux clichés, mais au contraire, elle est allée plus loin que je ne le pensais et elle est allée au-delà des apparences.

Toutes ces histoires avaient un sens, et comme Akhila, j’ai compris ou réalisé certaines choses en les lisant. C’est tout de même fou comme un livre peut changer une vision… J’en aurais pris encore de ces histoires touchantes… Le seul bémol que j’apporterais, c’est la fin, elle n’est pas à la hauteur du reste du livre, un peu trop prévisible ou convenue. C’est toutefois un livre que je recommande. Ça donne presque le goût de voyager en train, dans un compartiment pour dames… même s’ils n’existent plus.