Il faisait beau, il faisait chaud, c’était une soirée idéale pour un spectacle à la brunante à la 26e édition de la Fête du Lac des Nations. Un spectacle tout en atmosphère pour le groupe pop-rock Patrick Watson qui, contrairement à ce qu’a dit l’annonceur trop loquace, n’en était pas à son premier spectacle en sol sherbrookois. D’ailleurs, ce dernier aurait avantage à mieux préparer ses présentations, car, comme on dit, « trop, c’est comme pas assez » et il est tout de même exagéré de dire qu’un groupe est promis à un bel avenir sous prétexte que ses membres sont jeunes.
Devant une foule majoritairement déjà sous le charme, Patrick Watson, Simon Angell, Mishka Stein et Robbie Kuster se sont exécutés ce 12 juillet pour une – brève – heure. Le public, hétéroclite et réceptif, a eu droit à la quasi-totalité des chansons du dernier album Close to Paradise, le troisième de Patrick Watson (l’homme), mais le deuxième pour Patrick Watson (le groupe). En effet, le groupe porte le nom de son chanteur, les membres n’ayant jamais pu s’entendre sur une autre appellation.
C’est un Patrick Watson dans sa bulle qui est entré sur scène. Une bulle qui n’entourait que lui et ses musiciens, nous faisant presque nous sentir de trop à la limite. Comme s’ils jouaient dans leur sous-sol. Par contre, à partir de The Great Escape, la fusion avec le public a eu lieu et il a enfin semblé se rendre compte de la présence de celui-ci. Par la suite, il a multiplié les commentaires et les sourires vers la foule qui ne demandait que ça, faire partie de la gang. Peut-être que cette fusion aurait été plus rapide avec un auditoire plus restreint, plus intime. La barrière de la langue y a sans doute été pour quelque chose aussi, car bien qu’ayant un français charmant, Patrick Watson était plus volubile dans sa langue maternelle.
Appuyé par de légers effets lumineux qui supportaient bien la musique et penché sur ses claviers à la manière de Schroeder dans Charlie Brown, Patrick Watson nous a fait entrer dans son univers musical particulier. Les amateurs du disque n’ont pas été déstabilisés, on a retrouvé la même folie et les mêmes arrangements spéciaux qui font l’originalité de l’album. Par contre, pour certaines chansons comme Sleeping Beauty, on avait l’impression d’écouter l’album, ce qui n’est pas toujours l’effet recherché en concert où une interprétation légèrement différente est attendue.
Man Under the Sea interprétée de façon acoustique, avec un léger soutien technique comme l’a souligné le chanteur, a aidé le groupe montréalais à achever la conquête de son public. Celui-ci a finalement arraché un timide rappel avant que se termine le trop court spectacle.
En somme, une belle soirée. Quelques imperfections, ou au contraire, quelques éléments trop parfaits. Mais ces légers détails n’ont pas empêché la grande majorité de la foule d’être close to paradise.