Remue-méninges

09 septembre 2008

Quand un prof remarque que tu as abandonné son cours, c’est particulier. Quand en plus, il demande à la classe la raison de cet abandon, ça gêne. Mais quand il répond, après avoir entendu un « elle a eu peur des lectures » (ce qui n’est pas totalement vrai, ni totalement faux), « elle aurait réussi les doigts dans le nez », ça fait plaisir et ça donne envie de disparaître de honte…

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En effet, j’ai abandonné le cours le plus stimulant, le plus intéressant, mais également le plus difficile de ma session. Ce n’est pas nécessairement par gaîté de cœur, mais si je voulais terminer mon bac avec un minimum de santé mentale, je n’avais pas le choix. J’avais choisi ce cours en connaissance de cause, sachant qu’il allait être difficile, mais stimulant intellectuellement. Par contre, il tombait une mauvaise journée, le lundi. Avec le travail et deux cours, j’avais une journée infernale de 10 heures en ligne sans aucunes pauses. Je l’ai déjà fait et j’avais survécu, mais je ne veux plus que survivre cette session-ci, je veux vivre aussi.

Par contre, j’ai remplacé ce cours par autre chose de stimulant, bien que totalement différent. Je vais aider les étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle. Que ce soit en corrigeant leurs travaux, en organisant des activités, ou tout simplement en leur faisant la conversation, je vais les aider à s’intégrer à l’université et à développer leur français. Ça va être très intéressant et ça me rapproche un peu de l’enseignement que j’ai quitté avec regret. J’ai déjà plein d’idées d’activités à faire. En plus, je vais probablement développer un site Web avec un forum pour qu’ils puissent échanger entre eux. Ça va demander plus d’heures de présence sur le campus, mais ça va être très intéressant!

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À partir de combien de temps la distance devient-elle moins pénible? Bien que je sente déjà une différence, je continue quand même à compter, plus ou moins consciemment, les jours (dodos) avant qu’on se retrouve…

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Dans le même ordre idée, on dirait que je suis entourée de personnes qui croient qu’une relation ne peut pas continuer à aller bien au-delà des trois premiers mois. Je suis quand même consciente d’être encore dans la phase « tout nouveau, tout beau », mais de là à penser qu’on va se taper sur les nerfs bientôt, je trouve ça exagéré. M. X et moi parlons beaucoup, même trop selon notre entourage. On parle de ce qu’on aime ou pas, de nos attentes, de nos espoirs. Nos amis trouvent qu’on va trop vite, mais parler ne veut pas dire agir, dans le sens qu’on peut parler de ce qu’on souhaite dans l’avenir, sans acheter une maison demain et faire quatre enfants la semaine prochaine. Nous voyons ça comme une façon de s’assurer qu’on a les mêmes objectifs de vie. C’est beau l’amour, mais ça ne sert à rien de s’investir quand, au bout du compte, on ne se rejoint pas… De plus, le fait que ces conversations viennent souvent de lui me rassure sur l’investissement qu’il est prêt à mettre dans notre relation.

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Je n’aime pas qu’on me reproche de ne pas faire mon travail quand ce n’est pas le cas. Au travail, je combine les tâches de rédactrice et de réceptionniste. Nul besoin de vous dire laquelle de ces tâches je préfère. Ces temps-ci, les membres ne sont pas toujours à leur affaire. Ce qui fait que, bien que je prenne les messages correctement et que j’indique quand ceux-ci sont urgents, il arrive souvent que je reçoive de nouveau un appel de la personne qui n’a pas eu de réponses. Nécessairement, étant l’intermédiaire, c’est moi qui ramasse les reproches et qui suis considérée comme la coupable…