C'est une journée ordinaire à Jérusalem, un attentat moyen : un kamikaze dans un café, six morts, deux jours d'info à la télévision. Oui, depuis trois ans, l'horreur est devenue routine, et la Ville sainte va tout droit en enfer. Tal, elle, ne s'habitue pas. Elle aime trop sa ville et la vie. Elle veut mourir très, très vieille et très, très sage. Un jour, en plein cours de biologie, une ampoule s'allume au-dessus de sa tête, comme dans un dessin animé. Voilà des jours qu'elle écrit ce qu'elle a sur le cœur, ses souvenirs, la fois où elle a vu ses parents pleurer de joie, le jour de la signature des accords de paix entre Israéliens et Palestiniens, et puis la désillusion, la révolte, la terreur, et l'espoir quand même. Ce qu'elle pense, ce qu'elle écrit, quelqu'un doit le lire. Quelqu'un d'en face. Elle l'imagine déjà, cette amie-ennemie inconnue aux cheveux noirs. Eytan, le frère de Tal, fait son service militaire à Gaza. Elle glisse ses feuillets dans une bouteille et la lui confie...
C'est un livre très humain. Bien que je me tienne informée quotidiennement, c'est en lisant ce livre que j'ai compris un peu plus le conflit qui divise les Israéliens et les Palestiniens. La correspondance entre les deux jeunes est empreinte de sincérité et on voit le conflit de l'intérieur. Je ne sais pas quoi dire de plus, bien que ce soit un livre pour adolescents à la base, j'ai été très touchée par les liens qui se tissent entre Tal et Naïm. J'ai lu quelque part qu'on reprochait au livre de ne pas avertir les jeunes au sujet des échanges entre inconnus sur Internet... C'est un peu ridicule à mon avis, l'échange de courriels et un prétexte à l'histoire... Ajouter une dimension de prévention aurait gâché l'histoire. Un beau livre, sur un sujet difficile, mais traité avec délicatesse et intelligence.